10 octobre 2005

Une prise de position lourde de sens...

Je peux admettre qu'accorder crédit à mes assertions ne soit pas forcément spontané, malgré le faisceau d'indices déjà avancé.
Mais que diriez-vous si l'un des plus virulents critiques de l'usage éhonté du NAIRU dans le pilotage des politiques économiques actuelles n'était autre... QUE SON CREATEUR EN PERSONNE, j'ai nommé Franco MODIGLIANI himself, Prix Nobel d'économie 1985 (enfin, Prix de la Banque de Suède en la mémoire d'Alfred Nobel, puisque le Prix Nobel d'économie n'a en fait jamais existé, l'économie n'ayant jamais été reconnue comme une science par la fondation Nobel, au grand dam de nombreux économistes qui aimeraient bien pourtant se parer des oripeaux de la "vraie" science...).
A 82 ans, trois ans avant son décès, il a décidé de mener une dernière action contre ce qu'il a fini par considérer, sur la fin de sa vie, comme une utilisation perverse et idéologique du concept qu'il avait contribué à faire émerger par ses travaux de recherche 25 ans plus tôt...

Lisez donc ce communiqué de presse disponible ici, sur le site du Parlement européen:
http://www.europarl.eu.int/press/sdp/dirinf/fr/d000405.htm

"M. Franco MODIGLIANI, professeur au MIT et lauréat du prix Nobel d'économie en 1985, a accusé hier (5 Avril 2000), à Bruxelles, la Banque centrale européenne d'être responsable du taux de chômage élevé que connaît l'Europe.

Intervenant dans le cadre de l'audition publique organisée par la commission économique et monétaire présidée par Mme Christa RANDZIO-PLATH (PSE, D), il a exprimé son affliction devant cet "affreux chômage massif" et a dénoncé le manque d'ambition de l'objectif de 10% de chômeurs. "Aussi longtemps que ce taux n'est pas descendu à 3%, les efforts ne peuvent être relâchés", a-t-il déclaré. A ses yeux, si ce taux est aussi élevé, "c'est que la BCE le veut". La BCE "programme le chômage", a-t-il ajouté, avant de proposer que la commission invite la Banque centrale à exposer sa stratégie de l'emploi et à expliquer son attitude qui considère le chômage comme "quantité négligeable".

Par ailleurs, il réitèrera ses critiques, toujours en 2000, lors d'une conférence à Freiburg, déclarant:
"Le chômage est principalement […] le résultat de politiques macroéconomiques erronées [les décisions des Banques Centrales] inspirées par une crainte obsessionnelle de l’inflation […] et une attitude considérant le chômage comme quantité négligeable ("a benign neglect for unemployment") […] apparemment basées sur une utilisation critiquable de la soi-disant approche du NAIRU ("an objectable use of the so-called NAIRU approach”)".
texte original en anglais ici, page 2: http://www.fdewb.unimaas.nl/algec/staff/framespages/muysken/Aggregate%20demand%20should%20do%20the%20job.pdf

Comments:
Pourquoi la fondation Nobel qui n'a jamais reconnu le prix d'économie en parle-t-elle sur son site ?
http://nobelprize.org/
Et puis c'est vrai que la littérature et la paix sont de vraies sciences elles !
 
De tous les prix qui sont décernés à l'échelle planétaire, le "Prix Nobel" est probablement la distinction qui est la plus convoitée. Elle confère à son récipiendaire un prestige bien particulier; elle le fait entrer dans un club très sélect, où seuls ceux qui ont su améliorer le sort de l'humanité sont admis.

Ce célèbre prix, on le doit à un industriel et scientifique suédois, Alfred Nobel (1833-1896). Ingénieux et innovateur, Nobel détenait 355 brevets d'inventions à sa mort. La dynamite est probablement sa réalisation la plus célèbre. Il était aussi un excellent homme d'affaires et ses inventions lui ont permis de faire fortune.

Cette fortune, Nobel a décidé de la mettre au service de la science, de la littérature et de la paix. Dans son testament, il indique que ses actifs devront être utilisés pour récompenser, chaque année, la personne qui a conféré à l'humanité le bienfait le plus important dans cinq disciplines :

la physique, la chimie, la médecine ou la physiologie, la littérature et la paix.

Au moyen des sommes léguées par Nobel, ses exécuteurs testamentaires - après de longues disputes avec des héritiers déçus par le testament - ont créé la fondation Nobel. Cette dernière est chargée d'administrer les avoirs et d'assurer la tenue du processus de sélection des récipiendaires selon les volontés d'Alfred Nobel. Quatre entités sont chargées d'attribuer les différents prix Nobel. Ceux de physique et de chimie sont attribués comme suite à la décision de l'Académie royale des sciences de Suède; celui de médecine par l'Institut Karolinska; celui de littérature par l'Académie de Suède; et, enfin, celui de la paix par le comité Nobel norvégien.

Les cinq premiers prix Nobel ont été décernés en 1901. Le prestige associé au prix n'a cessé de croître depuis.


Le Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel a été fondé en 1968 et doté par la Banque de Suède, à l'occasion de son 300e anniversaire. Il a été décerné pour la première fois en 1969. L'appellation usuelle « Prix Nobel d'économie » est donc, au sens strict, un abus de langage, puisque ce prix n'a pas été fondé par le testament d'Alfred Nobel.

Le prix est géré par la Fondation Nobel. Comme tous les prix Nobel, il est remis le 10 décembre par le roi de Suède ; comme les Prix de Physique et Chimie, il est décerné par l'Académie Royale des Sciences de Suède.


Alors que l'attribution du Prix Nobel de la paix donne souvent lieu à des controverses quant au choix des lauréats, ce "Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en la mémoire d'Alfred Nobel" est pour sa part essentiellement contesté pour sa pertinence même, en premier lieu parce que la correspondance d'Alfred Nobel ne fait jamais mention de son intention de récompenser cette discipline - ce que souligne notamment depuis 2001 et à longueur d'interviews Peter Nobel, son arrière-petit-neveu, ancien médiateur suédois à l'immigration et ancien président de la Croix-Rouge suédoise.

Si, dans les premières années de son existence, le prix a récompensé des théoriciens de premier plan, la Banque de Suède a également souvent été critiquée pour avoir essentiellement favorisé des économistes « orthodoxes » (au premier rang desquels ceux de l'école de Chicago), ainsi que pour avoir financé un prix dans une science sociale qui, une fois les grands économistes des années 1970 et 1980 recompensés, manquait peut-être de champ pour justifier la remise annuelle d'un prix supposé récompenser des avancées essentielles.

Friedrich Hayek, représentant de la pourtant très libérale école autrichienne d'économie et lauréat en 1973, aurait même déclaré par ailleurs que si on lui avait demandé son avis sur le prix, il aurait « fermement déconseillé » sa création.

Voilà pour les précisions qui étaient effectivement nécessaires. Il n'en reste pas moins vrai que ce prix a été créé juste au moment où l'école libérale (en particulier monétariste) est montée en puissance et ce prix y a sans doute contribué...

Quand à l'économie, c'est écrit dessus: étymologie grecque OIKOS NOMOS = REGLES de gestion de la "MAISON", les lois correspondent elles à OIKOS LOGOS soit "l'écologie" !

De ce point de vue, l'économie n'est pas une science (et encore moins une science "dure"), mais une doctrine qui use d'outils scientifiques une fois ses règles "choisies" et posées comme hypothèse...

Guillaume de Baskerville
 
Enregistrer un commentaire



<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?